La sortie mobilité du 28 novembre dernier, proposée par la plateforme T-Cap de Cap Solidaire, a été l’occasion de faire la rencontre du Pôle Urbain des Mobilités Alternatives (P.U.M.A) de Bordeaux. Ce regroupement d’associations bordelaises, qui militent pour la promotion des mobilités alternatives face à l’impasse de la voiture individuelle, est aujourd’hui doté de 5 salariés et de plus de 1500 membres.

Nous avons pu échanger avec deux d’entre eux : Citiz et Vélo-Cité.

Citiz : plateforme d’autopartage

La coopérative Citiz se présente comme l’un des leader de l’autopartage en France, avec un service proposé dans 90 villes sur tout le territoire et plus de 1100 véhicules à disposition. Avec ou sans abonnement, elle propose à la location des véhicules de tout gabarit (de 4 à 7 places, des véhicules adaptés pour les personnes à mobilité réduite, des utilitaires, en boîte automatique ou manuelle) pour des tarifs abordables. Pour ceux qui prennent la route régulièrement, les abonnements vont de 8 à 16 euros par mois. Les coûts sont calculés en fonction du temps de location et des kilomètres parcourus, de manière dégressive (à partir de 2 euros de l’heure et 0,35 centimes du kilomètre). A l’inscription, une caution de 150 euros est demandée (non encaissée) qui couvre l’assurance, le carburant et l’assistance.
Son fonctionnement est simple : les véhicules, stationnés sur toute la métropole bordelaise, sont accessibles 24h/24 de 1 minute à 6 semaines. Ils sont localisables et réservables à n’importe quel moment via une application ou le site internet.
L’objectif de Citiz est de changer le rapport des habitants à la voiture tout en désengorgeant la ville saturée par le trafic. Ainsi, le recours à la voiture ne survient qu’en cas de réelle nécessité et les dépenses liées au transport individuel s’en trouvent fortement diminuées. Il s’agit de favoriser la prise des transports en commun déjà développés sur la métropole bordelaise (train, tram, bus, Bat3, V3 et même vélos prêtés par la ville de Bordeaux).
Ce service est aussi accessible aux professionnels qui auraient temporairement besoin d’un véhicule pour un déplacement. Dans ce cas, la structure employeuse a la possibilité d’adhérer à la coopérative et ainsi exonérer ses salariés des frais de caution.

https://bordeaux.citiz.coop

Vélo-Cité : défense et promotion du cyclisme urbain

De son côté, Vélo-Cité œuvre pour la promotion du vélo dans les centres ville. Il ne s’agit pas de mettre à disposition des vélos (ce que la métropole propose déjà avec le V3 et les vélos de la ville de Bordeaux) mais plutôt de sensibiliser les habitants à ce mode de mobilité douce. Cette mission inclut la mise en place de diagnostics urbains afin d’adapter la ville aux cyclistes (pistes cyclables, zones réservées aux cyclistes devant les feux rouges, sensibilisation au partage de la route entre les automobilistes et les cyclistes…). Structure nationale, Vélo-Cité est souvent sollicité par les mairies et collectivité territoriales de France pour participer à la réflexion sur l’aménagement urbain et les mobilités alternatives.
Vélo-Cité propose des ateliers allant de l’apprentissage du vélo à la « remise en selle » pour rassurer les futurs cyclistes sur la route. Des balades culturelles sont aussi organisées pour faire découvrir la ville et ses richesses à vélo.

https://velo-cite.org

Ce qu’il en ressort :

Poussée par son succès, Citiz grandit d’année en année et compte augmenter son parc de véhicules de 30% en 2018. Cette demande exponentielle est le reflet d’une volonté de transformer le rapport au déplacement et à la ville de la part des habitants. Mais elle n’est pas l’apanage des grands centres urbains ; aujourd’hui les besoins sont aussi criants dans les zones périphériques et souvent pour des courtes distances (quelques kilomètres pour se rendre à des rendez-vous médicaux ou professionnels ou les gares ferroviaires).
Il serait donc intéressant d’étudier la potentialité d’un partenariat avec Citiz, dans le cadre de la plateforme mobilité T-Cap, afin d’élargir l’offre d’autopartage aux ruralités qui entourent Bordeaux et sa métropole.
Outre la qualité des interventions, le groupe a été particulièrement intéressé par les services proposés par les structures. En effet, une participante a même sollicité Vélo-Cité pour apprendre à faire du vélo, chose qu’elle a envie de faire depuis longtemps mais dont elle ne se sent pas le courage. En cours de passage du permis, elle y trouve une alternative le temps d’acquérir une autonomie totale en voiture (notamment pour prendre le train, qui se situe à quelques kilomètres de son domicile).
Dans ce sens, il serait intéressant de faire intervenir Vélo-Cité, dans le cadre d’un atelier collectif de la plateforme T-Cap, sur les pistes cyclables existantes dans le Sud-Gironde (notamment le SISS). D’autres participants, qui ont le permis mais pas nécessairement les moyens d’assumer un véhicule personnel à l’année, voient dans Citiz une solution temporaire pour les déplacements importants.
Enfin, l’accompagnatrice qui vit sur Bordeaux et effectue le trajet en train jusqu’à Langon tous les jours y a trouvé une potentielle solution pour ses déplacements professionnels.